( AFP / THOMAS KIENZLE )
Le constructeur allemand de voitures premium Mercedes-Benz a annoncé vendredi une chute de 15,9% de son bénéfice net au deuxième trimestre, plombé par la baisse de ses ventes notamment de ses modèles les plus chers et des voitures électriques.
Le bénéfice net est descendu à 3,06 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires en baisse de 3,9% 36,74 milliards d'euros.
La rentabilité des ventes de voitures a également baissé à 10,2%, contre 13,5% à la même période en 2023 et 9% au premier trimestre.
En conséquence, le groupe s'attend désormais pour l'ensemble de 2024, à une rentabilité "entre 10 et 11%", au lieu de "10 à 12%" précédemment annoncé, mettant en avant un certain "degré d'incertitude" vis-à-vis de l'économie mondiale et "des événements géopolitiques".
Le constructeur compte cependant sur un rebond de ses ventes, notamment dans le luxe, au cours de la seconde partie de l'année, soutenues par "le lancement de nouveaux modèles sur le marché, en particulier dans le segment haut de gamme", a déclaré Ola Kaellenius, PDG du groupe, cité dans le communiqué.
Cela devrait permettre de réaliser comme prévu un chiffre d'affaires au même niveau que celui de l'an dernier, selon des prévisions confirmées vendredi.
La baisse des livraisons enregistrée au deuxième trimestre, de 6% sur un an, s'explique notamment par des "changements de modèles", une période peu propice aux achats car les clients attendent les nouvelles sorties.
- "Incertitude" sur l'électrique -
Le groupe souffre aussi de l'environnement de marché "morose" en Asie. Ses voitures se sont moins bien vendues en Chine (-6%), son marché national principal, où il n'en a livré que 34,7%.
Sur ce marché, Mercedes se dit "prudent" en raison du "climat macroéconomique" et de la concurrence "féroce", surtout dans le segment d'entrée de gamme. Tout comme ses concurrents Volkswagen et BMW, Mercedes y fait face à la progression de marques chinoises de mieux en mieux placées, notamment sur l'électrique.
Sur ce segment, Mercedes a vu ses ventes chuter d'un quart dans le monde sur un an.
La dynamique de la pénétration des voitures 100% électriques sur le marché est "plus faible, par rapport à ce que les industriels et les observateurs croyaient il y a quatre ans", a reconnu Ola Kaellenius, PDG du groupe, lors d'une conférence de presse téléphonique vendredi.
Face à cette "incertitude", les usines de Mercedes sont "organisées de manière flexible", a déclaré le PDG, les voitures à moteur à combustion pouvant être produites sur les mêmes lignes de production que les modèles électriques.
Toutefois, Mercedes "n'a pas ralenti" son "offensive électrique", a-t-il insisté. Pour cela, il compte s'appuyer sur de futurs modèles de la famille baptisée "CLA", présentée au salon de Munich en septembre dernier, et attendue pour le printemps 2025, a précisé un porte-parole à l'AFP.
L'entreprise vise un objectif de neutralité carbone, qui passe par l'électrification de l'ensemble de ses voitures, en 2039.
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